MY BEAUTIFUL BOY – CRITIQUE

Adapté des mémoires de David Sheff et son fils Nic, My Beautiful Boy nous raconte l’histoire d’un père qui tente de sauver son fils d’une forte addiction aux drogues dures, et plus particulièrement, à la méthamphétamine. Alors, oui, on a déjà vu ce genre de film auparavant me direz-vous. Mais alors, en quoi le long-métrage de Felix Van Groeningen arrive-t-il à se démarquer ?

La principale raison semble évidente, c’est grâce au duo d’acteurs principaux. Le jeune Timothée Chalamet, nouvelle coqueluche d’Hollywood après sa prestation remarquable dans Call Me By Your Name, confirme une fois de plus son talent, mais surtout son grand potentiel. Il incarne parfaitement ce jeune homme intelligent, mais déchiré entre la volonté de rendre ses parents fiers de lui, et son addiction aux drogues qui le ronge. C’est d’autant plus bouleversant de le voir se rendre malade volontairement, tant il fait état d’une énergie et d’une envie de vivre assez communicative.

Mais venons-en à Steve Carell. Lui qui est surtout connu pour ses rôles comiques, on le voit de plus en plus ces dernières années dans des rôles dramatiques. Il était glaçant dans Foxcatcher, et bouleversant dans Last Flag Flying de Richard Linklater. D’ailleurs, dans ce dernier il incarnait un père en deuil de son fils, ce qui pourrait ainsi rendre son rôle dans My Beautiful Boy comme un complément à cette performance. Les rôles dramatiques lui vont bien, et c’est un aspect de son jeu qu’il laissant parfois transparaître à l’écran dans la série The Office (un must-watch), entre 2 coups de génie comiques. Son interprétation, toute en douceur et retenue, avec des éclats d’émotions, est véritablement renversante de sensibilité. On peut ressentir la détresse qu’éprouve ce père de voir son enfant s’auto-détruire, et n’arrivant pas à l’aider, malgré un soutien aveugle.

Ce qui fait aussi la particularité de ce film, c’est son montage. En effet, le récit va être parfois entrecoupé de petits flashbacks, renforçant la complicité et l’amour qui se dégage de cette relation père-fils. Ces brèves séquences sont aussi utilisées pour répondre directement à une scène du présent, ce qui renforce la cohérence du récit, en plus de correctement installer l’émotion. La mise en scène est sobre, mais elle permet de sublimer ces moments de vie, notamment à l’aide d’une photographie magnifique, qui donne un ton chaleureux au film, malgré son sujet.

La musique joue aussi un rôle dans l’ambiance du film. Plusieurs morceaux sont utilisés, mais dans les plus marquants, on a Helicon 1 de Mogwai, qui contribue beaucoup à la sensation de douceur et de bienveillance qui règne dans cette famille. Le titre Heart of Gold de Neil Young est également utilisé, dans un très beau moment de grâce, mais le choix de cette chanson n’est pas anodin, puisqu’elle avait été composée à l’époque lorsqu’il avait des problèmes de santé. Les premières paroles que l’on entend sont « I wanna live, I wanna give« , ce qui donne davantage de poids au combat de Nic, dans cette séquence éclatante de liberté, offrant un véritable moment suspendu dans le temps.

C’est en effet un type d’histoire déjà vu sur grand écran, mais l’ambiance du film et la prestation bouleversante des comédiens valent véritablement le détour. C’est d’ailleurs aberrant que Steve Carell ait pu être snobé des nominations aux grandes cérémonies Hollywoodiennes cette année. Il serait temps pour l’industrie de le récompenser et de reconnaître l’étendue de son talent. Timothée Chalamet, lui, s’en sort mieux avec plusieurs nominations (Golden Globes, BAFTA, SAG Awards), sauf pour les Oscars, curieusement.

My Beautiful Boy est un drame poignant sur la résilience, l’envie de vivre, la difficulté de se sentir à sa place, mais aussi sur l’épreuve qu’est l’éducation d’un enfant, donnant lieu à des choses qu’un parent ne pourra contrôler, malgré tous les efforts du monde.

Bande-annonce :

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