STAR WARS : THE RISE OF SKYWALKER – CRITIQUE

Nous y sommes. L’épisode censé conclure la saga Skywalker est enfin là. Une histoire qui a débuté il y a 42 ans sous la houlette de George Lucas. Après le passage (très controversé) de Rian Johnson sur l’épisode VIII, c’est JJ Abrams qui revient pour clore la trilogie qu’il a commencé en 2015 avec The Force Awakens, mais aussi toute cette saga. Une tâche ardue, donc.

On va donc tenter de poser des mots sur ce film tant attendu, sans aucun spoilers. Pas une chose facile non plus, c’est certain.

The Rise of Skywalker est un bien étrange objet filmique. Il arrive à proposer un spectacle rythmé et très généreux, malgré un bon nombre de décisions discutables, des incohérences, des facilités, et un développement de l’univers pas toujours crédible. Difficile de bouder son plaisir devant des séquences d’action efficaces et techniquement abouties, avec une imagerie particulièrement inspirée, surtout sur la mystérieuse planète d’Exegol. Cependant, sous cet enchaînement divertissant se cachent pas mal de problèmes, que le film nous force à accepter pour avancer sans perdre la cadence.

Un curieux équilibre que propose ce film entre des moments épiques, et d’autres assez consternants. Pour commencer, le retour de l’Empereur Palpatine censé avoir passé l’arme à gauche à la fin de l’épisode VI, pose un certain nombre de problèmes. En effet, les circonstances de son retour, très rapidement expédiées dès le début, remettent en cause la cohérence de la continuité, mais surtout rendent le sacrifice de Dark Vador / Anakin Skywalker complètement vain… Ajoutez à cela une autre révélation aussi ridicule qu’incohérente pour justifier son retour et vous avez les points phares de ce qui ne va pas dans cet épisode IX.

L’intrigue, principalement structurée sur un système de « McGuffin », c’est-à-dire la recherche d’un objet avec différentes péripéties censées développer les personnages, est efficace dans le rythme imposé, et le voyage proposé, mais c’est à peu près tout. Les incohérences et autres facilités scénaristiques s’accumulent, et même lorsque le film semble décider de prendre une décision radicale sur le sort d’un personnage, au lieu d’assumer les conséquences et l’ampleur dramatique, il fait rapidement machine arrière, annihilant toute émotion.

En parlant de retour en arrière, il semblerait que les scénaristes soient allés faire un tour sur internet pour faire une liste des choses qui avaient déplu à une partie des fans dans le précédent, et ce qu’ils avaient envie de voir depuis le début, pour revenir maladroitement sur ce qui a été fait avant et introduire de nouveaux éléments sans aucune considération pour une forme de cohérence ou de pertinence dramatique.

En résulte des concepts très mal amenés, passant pour des facilités, des choix narratifs douteux, des occasions manquées… L’expérience Star Wars, le fait d’être plongé à nouveau dans cet univers rend le tout très divertissant, mais un goût amer se fait ressentir. La conclusion à la saga est à peu près correcte, mais tout cela aurait pu être bien plus épique, émouvant, et surtout, pertinent, d’un point de vue dramaturgique, mais aussi au sein de cet univers.

Tout n’est évidemment pas à jeter, il y a quand même de belles idées, même dans la trajectoire de certains personnages, et surtout visuellement, on sent que JJ Abrams et son équipe ont œuvré pour proposer de très belles images, avec une phoyographie léchée. Mais malheureusement, les mauvais choix narratifs s’accumulent, les incohérences aussi, au sein d’un récit qui tente d’en faire trop, sans prendre le temps de correctement poser ses pions. Tout va beaucoup trop vite. Le fait que le retour de Palpatine soit annoncé d’emblée dans le générique déroulant sans détour est quand même évocateur.

En revanche, concernant Leia, étant donné que Carrie Fisher nous avait quitté brutalement fin 2016 après le tournage de The Last Jedi, Lucasfilm et JJ Abrams avaient décidé d’utiliser des rushes non utilisés sur The Force Awakens, qui étaient soi-disant « étonnamment pertinents » pour ce film. Et bien, c’est le moins qu’on puisse dire puisque ses scènes s’intègrent très bien au récit et on a véritablement l’impression qu’elle est là, à réagir à cette intrigue.

The Rise of Skywalker est un film techniquement réussi et pétri de bonnes intentions, mais dont le scénario terriblement maladroit rend cet au-revoir amer (et pas dans le sens que l’on pouvait espérer), et fragilise davantage la cohérence de cette trilogie, mais aussi certains événements antérieurs. Si moins de temps avait été consacré à modifier des choses passées (qui n’en avaient pas besoin), peut-être que l’intrigue globale aurait été mieux introduite, et surtout moins incohérente…

Bande-annonce :

1 commentaire pour “STAR WARS : THE RISE OF SKYWALKER – CRITIQUE”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *