TEDDY – CRITIQUE

Après La Nuée il y a 2 semaines, The Jokers Films (distributeur de Parasite) sort un nouveau film de genre Français : Teddy. Auréolé du label Cannes 2020, et du Prix du Jury au dernier Festival du Film Fantastique de Gérardmer, il sort enfin dans les salles Françaises ce mercredi 30 juin.

Un film qui s’inscrit dans le sous-genre du film de Loup-Garou, chose peu commune en France. En effet, on suit le quotidien de Teddy, 19 ans et sans diplôme, vivant dans un village des Pyrénées, qui va se faire griffer par un loup un soir de pleine lune. Dans les semaines qui suivent, son corps se métamorphose et il est pris d’étranges pulsions animales…

Les réalisateurs Ludovic et Zoran Boukherma signent un long-métrage véritablement unique. Plus qu’un film de Loup-Garou, c’est aussi une comédie sociale, sorte de chronique villageoise ornée de portraits aussi tendres que drôles de ses habitants. Tous interprétés de manière très authentique, à commencer par Anthony Bajon, dont le nom revient de plus en plus ces dernières années. Teddy est un garçon turbulent, grossier, mais aussi attentionné, qui a du mal à s’intégrer avec les jeunes de son âge, et régulièrement en conflit avec les adultes.

L’irrévérence de Teddy donne lieu à un humour corrosif qui fait mouche à chaque réplique. Si l’aspect comique du film fonctionne très bien, le côté horrifique n’est pas en reste. En effet, les cinéastes maîtrisent les changements de ton et d’atmosphère de sorte que l’humour ne vienne jamais gâcher des scènes plus sérieuses ou angoissantes.

Le film exploite avec brio le mythe du Loup-Garou, à l’aide d’une mise en scène efficace et des effets spéciaux crédibles. Ici, la transformation de Teddy symbolise son incapacité à vivre au milieu d’une communauté bien rangée, qui, à force de rejets, va le conduire à imploser. Le fantastique sert donc de parabole sociale, un axe de plus en plus répandu dans le cinéma de genre Français, signe que les cinéastes ont quelque chose de plus à raconter.

Un film spécial, décalé, qui s’impose déjà comme une des pépites du cinéma Français cette année. On suivra avec attention la carrière d’Anthony Bajon, mais aussi des frères Boukherma, actuellement en train de tourner leur prochain film, L’Année du Requin, avec Marina Foïs, Kad Merad, et Jean-Pascal Zadi.

Sortie le 30 juin au cinéma.

Bande-annonce :

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